Oui je sais, depuis 1976, Saïgon a pour nom Ho Chi Minh Ville, en hommage au père de la nation réunifiée, mais Saïgon c'est plus joli et les habitants eux-mêmes continuent de nommer leur ville Saïgon en dépit du nom officiel. Allons donc pour Saïgon.
Ce qui frappe quand on arrive dans le centre de Saïgon c'est que le "dicton" vietnamien entendu à Hué prend tout son sens : "Hanoi la prude, Saïgon la pute". Ce n'est pas Bangkok mais force est de constater que les mœurs sont beaucoup plus libres que dans le nord. A mesure que l'on descend dans le sud du Vietnam, le pays est plus chaleureux, plus libéré, les températures plus chaudes et la cuisine plus épicée.
La balade dans Saïgon n'a pas grand intérêt mais nous avons fait deux visites qui nous marqueront à jamais : les tunnels de Cu Chi et le musée des vestiges de la guerre.
Les tunnels de Cu Chi sont situés à 1h30 en bus de Saïgon et constituent un immense réseau de galeries souterraines construites par les Viet Congs pendant la guerre contre les Américains. Ces tunnels n'ont été que partiellement détruits par les bombardements car ils ont été découverts tardivement par l'armée américaine qui est restée longtemps interloquée par rapidité de la guérilla à agir puis disparaitre. La raison en est que les Viet Congs y ont vécu la quasi-totalité des années de guerre sous terre, dans ces tunnels, qui servaient de refuge, de lieu de vie, d’armurerie, etc. avec évacuation d'urgence dans le Mékong sous le niveau de l'eau et cheminée astucieuse pour empêcher que les fumées de cuisine ne les fassent repérer. Cu chi est un peu l'illustration du génie civil, de la persévérance de l'homme... et de sa cruauté puisque les pièges et autres atrocités prévues pour l'ennemi y sont aussi exposés. Et dans ce domaine, d'un côté comme de l'autre, l’imagination était sans borne.
Une page d'histoire donc, à visiter absolument pour se rendre compte de l'atrocité qu'a été cette guerre et des conditions que se sont imposés les combattants Viet Congs pour résister. Vous pouvez entrer dans les tunnels pour un circuit de dix minutes. Bien qu'ils aient été élargis pour que les touristes puissent y entrer, c'est à peine si je ne devais pas avancer de biais, mes épaules s'écorchant contre les parois. On y évolue accroupis dans une chaleur étouffante, et le système des galeries nous emmène de plus en plus profond sous terre. Seules les salles pour manger et s'occuper des armes permettent de se tenir debout. J'ai tenu cinq minutes sur les dix prévues et ai pris la première sortie que j'ai trouvée. Je suffoquais. Imaginez les Viet Congs passant des années dans ces conditions, et avançant dans les galeries avec leurs armes, le sol tremblant sous les impacts de bombes...
Vous n'échapperez pas au film de fin de visite, qui tient plus du film de propagande communiste que du documentaire National Geographic. Et vous pourrez acheter le fameux foulard noir et blanc des Viet Congs (et même tirer avec des armes de guerre sur un stand de tir, mais là ce n'est pas mon trip).
Enfin, les bus qui ramènent les touristes en ville les arrêtent devant le musée de la guerre, autrefois appelé « musée des crimes de guerre américains », ça vous situe la nature des photos qui vous sont présentées. Très partial, le musée se borne à présenter les crimes américains à coup de napalm et autre défoliant. Ames sensibles et dépressifs s'abstenir.
Une bonne adresse à Saïgon pour loger :
Chez Betty
dans le quartier des routards.
Environ 7€ la chambre double (super petit-déj de pancakes, jus de mangue, ananas, etc. dans le restaurant à côté).
Une bonne adresse pour dîner :
Cha Ca La Vong .
31 rue Nguyen Thi Dieu.
Quartier 6. Arrondissement 3.
Le même restaurant qu'à Hanoi. Celui qui propose des salades de mangues vertes et autres mets succulents pour quelques euros. Quel bonheur ce pays !
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