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Gwada/Antigua en cata : 4e semaine

Un fort coup de vent étant prévu pour le lendemain et durant quelques jours, nous prenons la décision de poser l’ancre à Bouillante, large baie dont nous connaissons désormais la protection … et les bains chauds ! Juliette et Coraline adorent s’y prélasser au coucher du soleil et plonger du dinghy dock.



Une fois le coup de vent passé, nous levons l’ancre et tournons les étraves de Diderot-Bélix – même si Idéfix n’est plus avec nous, on reste les Obélix - vers les Saintes. Les prévisions météo annoncent un canal des Saintes fidèle à sa réputation : houle à 1.8 mètre et rafales à 29 nœuds, mais aucune amélioration n’est à prévoir dans les prochains jours. Tant pis, nous passerons quand même. Arrivés à Vieux Fort, la pointe méridionale de Basse Terre, nous prenons un 2e ris et roulons le génois, moins pour les surventes que pour avoir une bonne visibilité à l’avant du bateau. Une bonne décision puisque dès notre entrée dans le canal nous évitons de justesse une bouée de casier à demi-immergée, puis une 2e. Ces bouées de casier et de filet sont des dangers publics ! On se fait brasser dans le canal. Je console les filles en leur affirmant qu’il y en a maximum pour 1h30 à ce rythme…mais c’était sans compter sur le courant. Un fort courant contraire nous bloque à 2.2 nœuds au milieu du canal et ce malgré l’appui des moteurs et des rafales à 30 nœuds. C’est à devenir fou ! Enfin, le courant semble ouvrir la main et nous laisser nous échapper. On cingle vers l’îlet à Cabrits pour enfin nous mettre à l’abri de la houle et du vent. La météo doit se dégrader à nouveau dès ce soir. Durant deux jours ça va déboiter dans l’archipel. L’îlet à Cabrits est connu comme le meilleur abri des Saintes mais ne compte que 11 bouées d’amarrage – Terre de Haut en compte 24 et Pain de Sucre 8. Sorti de ces 48 bouées, les voiliers ont le choix : soit jeter l’ancre derrière les bouées par 15 mètres de fonds (autant dire qu’avec 30 nœuds de vent, nos 50 mètres de chaine n’y suffiraient pas), soit reprendre le canal des Saintes en sens inverse…-. Une fois de plus, de bonnes étoiles veillent sur nous : un monocoque quitte sa bouée de l’îlet à Cabrits au moment où nous y arrivons. Une bouée parfaite, LA bouée, la mieux abritée de toutes, pile devant la plage.




L’îlet à cabrits : notre coup de cœur des Saintes. On y trouve… des cabrits bien sûr, mais également des pélicans en balade constante parmi les bateaux au mouillage et de superbes snorkelings de part et d’autre de la zone de mouillage. On ne s’en lasse pas ! Même si, en rentrant au bateau à la nage depuis la plage, Juliette se fait piquer par une méduse. Nous l’enduisons de citron vert pour détacher les filaments venimeux. Juju restera un bon moment allongée au sol, enduite de citron comme un ceviche péruvien. Le fort coup de vent est là, accompagné de grains soudains. On en profite pour remplir les bouteilles d'eau pour nos douches de pont !




Terre de Haut : un coup de dinghy et nous nous rendons à Terre de Haut pour nous balader, faire des courses ou rejoindre le club de plongée – on arrive trempés chaque fois, la houle du large s’engouffrant dans l’archipel entre Terre de Haut et l’îlet à Cabrits. Du coup, on traverse en maillots de bain à bord du dinghy. On se sèche et on s’habille sur le ponton de Terre de Haut. Tout le monde semble faire de même.- Pendant que Mika plonge une après-midi, avec les filles nous partons explorer à pieds la côte au vent de Terre de Haut et nous tombons sur un spectacle hallucinant : la baie de Dompierre entièrement couverte de sargasses sur 20 cm d’épaisseur et plusieurs mètres de largeur. D’immenses tas ramassés les semaines précédentes parsèment déjà la plage. Un crève-cœur.




Pain de sucre : excursion au Pain de sucre où il y a de beaux snorkelings à faire. La plage est belle mais noire de monde et les bouées offrent des amarrages moins protégés que celles de l’îlet à Cabrits. On retourne avec bonheur à notre petit mouillage isolé pour assister au magnifique coucher de soleil – comme chaque soir !-.




Enfin, vendredi 11 mars nous devons traverser pour rejoindre Pointe à Pitre où Diderot doit être amarré au ponton de Dream Yacht Charter avant 17h. A nouveau il y a une bonne houle et des rafales à 30 nœuds dans le canal, mais les accalmies sont rares par ici. Je vérifie la météo depuis notre arrivée aux Saintes, il n’y a aucune fenêtre météo. Tant pis il faut y aller. Au moins, cette fois nous aurons le courant dans le dos. C’est ce que je dis aux filles pour les faire patienter pendant que nous nous faisons secouer dans tous les sens au milieu du canal… c’était sans compter sur l’effet de cap de la Pointe de Capesterre qui modifie courant et houle et fait tomber notre vitesse à 1,2 nœuds ! 1,2 nœuds sérieusement ! Pour un peu nous reculons ! Enfin, le courant nous libère comme si tout était dit. On reprend de la vitesse et la direction du chenal d’entrée à Pointe à Pitre – qui sillonne en zigzag à travers toute la baie entre hauts fonds, récifs et épaves -. Tout à notre joie d’avancer enfin, pas à un seul moment nous ne nous retournons pour apercevoir l’énorme grain noir dans notre dos. Il s’abat sur nous lorsque nous virons la 1ere bouée du chenal. Le vent, à 18 nœuds depuis une heure, monte à 32 en quelques secondes, la houle se lève à nouveau et une violente pluie recouvre de gris les alentours. On n’y voit plus à 10 mètres. Le grain met de longues minutes à passer et nous laisse trempés à la barre et un peu vexés de ne pas avoir mieux surveillé nos arrières.


Amarré à la marina de Bas du Fort, nous briquons notre gros Diderot-Bélix avant de le rendre officiellement demain à 10h. Nous sommes tout tristes de le laisser – envie de briefer les prochains locataires pour qu’ils en prennent bien soin et connaissent ses petites subtilités de fonctionnement - mais nous sommes remplis de mille souvenirs accumulés au cours de ces 4 dernières semaines !



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