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1ere semaine à Sainte Lucie


Nouvelle étape de notre voyage : Saint Lucie, au sud de la Martinique. Après avoir rempli une demande officielle d’entrée sur le territoire 6 jours avant d’embarquer sur le ferry, effectué des tests PCR à Fort de France 48h avant le jour J, envoyé les résultats des tests pour compléter nos dossiers en ligne, sauté sur un pied, sauté sur l’autre pied, et tourné trois fois sur nous-mêmes en faisant la danse du soleil, nous recevons enfin les mails officiels d’autorisation d’entrée à Sainte Lucie. Armés des précieux sésames et de nos applications TousAntiCovid incrémentés des résultats de nos tests PCR, nous pouvons enfin embarquer sur le ferry de l’Express des îles à destination de Castries, capitale de Sainte Lucie, à 1h30 de mer de Fort de France. L’accueil physique à Sainte Lucie est heureusement plus chaleureux que la version préalable en ligne : une escouade d’infirmiers prend notre température, vérifie nos autorisations d’entrée et nos tests PCR puis nous passe au poignet un bracelet scellé du même type que ceux des hôtels all inclusive. Ainsi nous n’aurons plus à présenter de preuve de vaccination pendant notre séjour, le bracelet fera foi. Bagués comme des pigeons pour 2 semaines ! « Welcome to paradise guys ! »




Sainte Lucie a acquis son indépendance en 1979. Avant cela, elle avait alterné entre domination française et anglaise 14 fois au cours des XVIIe et XVIII siècles. Une île très disputée qui lui vaut depuis le surnom de Hélène de Troie des Caraïbes : « Helen of the West ». Il lui en est resté des noms de lieux français : Vide-Bouteille, Marigot, Soufrière, Gros Ilet, etc. (des insultes en français également, j’ai entendu tout à l’heure une nana lancer à un mec « Vieux cochon ! »), et une culture très british : la reine d’Angleterre est la cheffe de l’état (son visage orne les billets et les pièces des Eastern Caribean dollars, dits EC – prononcer « issi »-, monnaie également en cours aux Grenadines, à la Dominique et à Antigua), les enfants vont à l’école en uniforme, l’anglais est la langue officielle, on trouve du jello au supermarché. Pour le reste, la proximité des Etats-Unis infuse dans les us et coutumes : sirènes des pompiers et des flics comme aux US, gros pick-up à jantes chromées, KFC à tous les coins de rue, et tartines de peanut butter pour Juliette et Coraline le matin au petit dej. Un melting pot mâtiné d’influence rastafari (couleurs de la Jamaïque, reggae, dreadlocks et ganja sont omniprésents dans les rues) et d’une gentillesse incroyable. Dans les minibus, dans les rues, sur la plage, en permanence, les Lucéens nous abordent, nous demandent comment nous allons, si nous avons besoin de quoique ce soit et concluent par un « Welcome to Ste Lucia ! Welcome to paradise ! »




Nous connaissons Sainte Lucie pour y être allés il y a 8 ans puis y avoir posé l’ancre le Hylia par deux fois ces dernières semaines. Il y a donc quantités de lieux que nous avons envie de revoir. Nous sillonnons l’île grâce au réseau de minibus, aux itinéraires et tarifs bien précis. Les lieux pour les attraper sont eux moins précis, mais suffit de demander. Celui près de la maison, par exemple, est au bout de la rue, sous le manguier. Et pour en descendre, il n’y a qu’à lancer : « Bus stop driver ! » puis se faufiler entre les sièges, les sacs de courses et la sono du minibus pour rejoindre la porte et payer quelques EC au chauffeur. « Ok. Bye guys. Have a nice day in paradise ! »



Nous logeons dans l’un des quartiers sur les hauteurs de Castries d’où nous pouvons apercevoir le port, et les gigantesques bateaux de croisière déversant pour la journée leur flot de retraités américains en surpoids (celui d’hier comptait 15 étages et faisait Fort Lauderdale > La Barbade, aller-retour, en 8 jours ! L’hérésie écologique du truc est encore aggravée par le fait que, pour cause de pandémie, ces immeubles flottants voyagent désormais aux deux tiers vides…) Au beau milieu de la photo ci-dessous, c'est un paquebot de croisière (parfois il y en a 3 en même temps)



Cette première semaine lucéenne a été l’occasion de visiter Pigeon Island, parc national au Nord de l’île où l’on peut visiter les vestiges du fort anglais qui défendait des attaques françaises venues de Martinique. On peut aussi y boire des cocktails au célèbre bar-restaurant « La jambe de bois », un nom qui sent bon la boucane et la flibuste et où « you pay 1 cocktail, you get 2 ». Bon, pour vous résumer le truc, on est de bons clients :-)




Nous nous sommes également rendus à Anse Chastenet, dans le sud de l’île, au pied des Pitons (où nous avions mouillé Hylia), afin de faire du snorkeling dans le parc marin. Belle marche depuis Soufriere pour rallier Anse Chastenet, mais ça grimpe dur sous le soleil. On renonce à prendre un taxi devant les prix prohibitifs qu’ils nous demandent pour 10mns de route (comme disait mon grand-père : « Non mais il nous a pris pour des Américains celui-là !), et du coup on compte sur nos bonnes têtes pour se faire charger par une voiture de passage, « les filles, y a une voiture qui arrive, faites vos têtes de Mogwaï ! » et ça marche. Deux Londoniennes en vacances nous prennent, puis des lucéens au retour :-)




Le reste du temps, nous nous rendons au grand marché de Castries le samedi matin ; à la plage de Vigie située au pied de notre quartier et le long de laquelle s’étend le cimetière (sur chaque tombe sont spécifiés « Sunrise » (jour de naissance), « sunset » (jour du décès), « sundown » (jour de l’inhumation), et comme en Martinique beaucoup de caveaux sont recouverts de carrelage) ; les filles font leurs devoirs : cours d’Anglais et histoire de Sainte Lucie, notamment le passage sur « l’Armée française des bois » composée de Marrons (les esclaves échappés des plantations) et de révolutionnaires français mis à prix, avec à leur tête une femme : Flore Gaillard, qui a vaincu l’occupant anglais en 1793 ; on teste des spécialités comme le jus de Sorrel (un genre de jus d’hibiscus) ; et le soir on joue à des jeux de société (le Qwirkle et le Ligretto sont nos grandes passions !) au son des musiques alentours. Car c’est bien vrai qu’ici c’est le paradis… mais un paradis où les anges écoutent de la musique très très fort, avec d’énormes caissons de basses !




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